Wikipédia ne vous le dira jamais

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2016-08-08

​Vous ai-je déjà parlé de mes « presque-voisins » Célia et Antonio? 


J’écris « presque-voisins » parce qu’ils vivent au bout de ma rue, à quelques 3-4 maisons à vol d’oiseau. Il y a dans cette maison un sens de l’accueil et une créativité hors normes. Catalans d’origine, Célia et Antonio ont bourlingué à travers le monde : tantôt clown, tantôt électricien, tantôt propriétaire d’un commerce de sous-vêtements, tantôt enseignant… Le couple et leurs deux enfants sont arrivés à Gentilly au début des années 80’ lorsqu’Antonio a déniché un emploi dans une entreprise du parc industriel et portuaire de Bécancour. À l’époque, ils ne parlaient ni anglais, ni français. C’est peu dire sur leur capacité de sortir des sentiers battus.  

Dans le fond, peut-être que oui, vous ai-je déjà parlé de Célia et Antonio, ne serait-ce que par une photo publiée dans les réseaux sociaux, car à chaque année, ils sont les instigateurs de la fameuse soirée « Paëlla communautaire » où se mélangent histoires abracadabrantes, « calçots » grillés sur le feu, partage culturel et aussi un peu de vin, parfois un peu plus de vin.

Voilà. Lors de la dernière « Paëlla communautaire », Antonio me raconte, avec son accent catalan, qu’il a une idée. Un projet qui a traversé les derniers siècles dans son pays d’origine et qui permettrait de rassembler des gens de tous les âges. Il aimerait m’en parler. Il rêve que ce soit possible ici. Un réflexe de gars qui a beaucoup voyagé, qui voit des similarités entre les peuples et qui souhaite propulser une idée pour rassembler les gens. Et il me parle des « Castells »…   

Vous connaissez cette manifestation culturelle ?

Sérieux, prenez quelques minutes pour visionner cet extrait, vous allez encore mieux comprendre le texte qui suit:

C’est fort impressionnant de voir ce que des humains peuvent faire lorsqu’ils travaillent ensemble!

« Wikipedia », l’ami-qui-sait-presque-tout, résume avec les mots suivants : « Les castells (« châteaux » en catalan) sont une manifestation culturelle traditionnelle de Catalogne consistant à bâtir des constructions humaines de six à dix étages de forme et organisation bien définies. » Et vous connaissez Wikipedia, il n’est pas avare d’information : il vous racontera l’origine des Castells et des différentes pratiques, ce qui est toujours bon à savoir en cas d’éventuels tournois de Génies en herbe.

Cependant ce que Wikipedia ne dit pas, c’est ce qui suit… fortement appuyé par des exemples vécus d’Antonio et Celia. « Afin de réaliser des « castells », les gens doivent se réunir, apprendre à travailler ensemble, pratiquer, développer une cohésion de groupe, se faire confiance, parfois tomber, mais aussi se relever, réussir rapidement dans un plus petit projet pour se projeter dans un plus grand, plus ambitieux, tout ça en considérant que ça ne se fait pas en 5 minutes… Donc, ça prend également de la patience, du respect, de la force, suffisamment de gens pour répartir la charge sur plusieurs épaules, de l’organisation, de la discipline, de la méthode, du jugement et beaucoup de fierté car tu souhaites te démarquer des autres régions ».

Je les aime donc mes « presque-voisins » car en me parlant de cette manifestation culturelle centenaire qui rassemble et qui pourrait prendre racine ici, ils me traduisent comment nous pourrions faire mieux pour construire des projets collectifs avec des gens de notre coin, qu’ils soient voisins ou « quasi-voisins ».  

Célia et Antonio ne le savent pas grâce à Wikipedia. Ils le savent car ils l’ont vécu et qu’ils savent que c’est possible.
 

Steve

Brunelle​

Gentilly

Natif de Sainte-Cécile-de-Lévrard, communauté de 400 citoyens, fils d’entrepreneurs, le directeur général de la Société d’aide au développement des collectivités de Nicolet-Bécancour cumule plus de 20 ans d’expériences professionnelles dans la région : développement communautaire, animation de milieu, gestion de projets et coordination d’organismes sociaux et économiques.        Engagé bénévolement dans plusieurs organisations de la région, il estime que les solutions aux défis modernes de notre ruralité reposent sur une vision partagée, des objectifs communs, une capacité à travailler ensemble et un environnement favorable à la créativité.​

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